(Aucune Intelligence Artificielle n’a été maltraitée durant l’écriture de cet article).
A priori, tout le monde peut réussir à structurer correctement un maillage interne, car la tâche n’est pas si ardue qu’elle n’y paraît quand on en connaît tous les tenants et les aboutissants. Et pourtant, je suis très souvent surpris de voir que les articles et les présentations de conférences sur ce sujet ont tendance à s’orienter trop rapidement vers les problématiques de « silos de sujets » et de « menus de navigation ». Je couvrirai évidemment ces thèmes ici, mais le contenu de ce billet a la prétention de s’aventurer au-delà de ce genre d’approche convenue et superficielle…
En savoir (tout de suite) plus sur le maillage interne
Un guide plus complet sur le maillage interne est disponible ici.
Une vidéo sur les silos thématiques et leur mise en place sur Inlinks est visible ici (en anglais).
Le problème des menus de navigation dans le maillage interne
Puisqu’il faut bien commencer quelque part, tordons d’entrée le cou à une idée reçue. La notion de liens internes (ou de maillage interne) n’est pas uniquement liée à la manière dont vous structurez vos menus.
Prenons le site d’un magasin de bricolage. Il est probablement LOGIQUE et SENSÉ pour vous d’organiser les pages du catalogue par type de produit (par exemple outils électriques / outils à main / peinture / quincaillerie) et de placer les produits dans la catégorie qui leur correspond. C’est très bien et ce n’est ni contestable, ni contesté.
Cela dit, et heureusement, nous ne créons pas les contenus de cette manière. Lorsque nous rédigeons des textes, nous entremêlons nécessairement les catégories et les sujets. Par exemple, si le même site de bricolage désire mettre en ligne un contenu UTILE sur la réfection d’une porte dans une optique de SEO, il va faire exploser les catégories du catalogue : les charnières, le niveau à bulle et la perceuse sont regroupés dans un même article. Car en tant qu’êtres humains, nous aimons consommer l’information sous forme de récit et non de listes. Et c’est là une excellente chose car les moteurs de recherche et autres modèles d’apprentissage du langage (LLM) peuvent utiliser ces récits pour apprendre à faire le lien entre les choses. Ils peuvent ainsi associer une charnière à une porte, comprendre en quoi les deux objets sont liés, même si la charnière et la porte se trouvent dans des rayons différents du magasin de bricolage.
Le problème des liens en silo dans le maillage interne
On parle de silo lorsqu’un certain nombre de pages sont assignées à un groupe au sein duquel elles sont reliées uniquement entre elles, sans pointer vers des pages extérieures au groupe. Sur certains sites web, les silos ont toute leur place. Un bon exemple est celui d’un site multilingue, où l’on ne souhaite pas que les utilisateurs français atterrissent inopinément sur une page espagnole. Un autre exemple pourrait être celui d’une chaîne hôtelière internationale qui souhaite établir des liens de type « où manger ce soir ? » pour chacun de ses établissements disséminés à travers le monde. Chaque hôtel doit pouvoir disposer d’une liste personnalisée de recommandations de restaurants. Mais ces cas sont remarquablement limités et souvent mal définis. En effet, à l’inverse, un site en plusieurs langues peut toujours renvoyer à un important travail de recherche, même s’il n’est disponible que dans la langue du scientifique qui l’a rédigé, par exemple.
La fiabilité du texte d’ancrage restreint votre structure de liens internes
Dans les « temps anciens » (c’est-à-dire hier, tant les algorithmes évoluent vite), les moteurs de recherche avaient constaté que le texte d’ancrage – c’est-à-dire le texte qui apparaît à l’écran pour figurer le lien et non le texte qui constitue le lien en arrière-plan – était un bon indicateur de compréhension. Ce texte était encore plus pertinent (en général) et plus facile à comprendre pour les moteurs de recherche lorsque le lien se trouvait dans un corps de texte plutôt que dans un menu de navigation. Il était donc logique que les référenceurs commencent à manipuler le texte d’ancrage des liens et, à vrai dire, cette pratique n’a pas encore totalement disparu. Toutefois, par le passé, Google a sévèrement pénalisé certains sites lorsque ce texte d’ancrage était manipulé de manière excessive. La pénalité était moins probable pour les liens internes que pour les liens générés à partir de sources extérieures, mais cela devrait néanmoins nous servir d’avertissement à ne pas trop se fier au texte d’ancrage exact ou « mot pour mot » lors de la création de la structure de liens internes. Il n’y a parfois qu’une seule façon de décrire quelque chose, mais souvent… non. « Supporter » en est ainsi un bon exemple, car le mot est à la fois un nom et un verbe. Voilà qui signifie que, PARFOIS, un lien vers la page d’un club de supporters de foot a du sens, et que, parfois, le lien devrait renvoyer à une page de synonymes du verbe « supporter ». On comprend bien que le texte d’ancrage n’est pas toujours une bonne façon d’aborder la création de liens internes.
Allons donc, il doit bien exister une approche plus moderne de la question.
Mais oui, évidemment, il y en a une…
Une approche moderne du maillage interne
Un bon contenu crée une histoire ou un récit qui amène le lecteur à un nouveau niveau de compréhension. Il l’aide à résoudre un problème ou à répondre à une question. Ce faisant, le contenu relie une série de concepts (que nous appelons entités) de telle sorte qu’il ait du sens pour le lecteur. Il comprend les liens, et ces liens racontent une histoire.
« Je suis venu. J’ai vu. J’ai vaincu » : ce dicton célèbre serait une citation de Jules César lors de l’invasion de l’Angleterre. S’il l’a dit, force est d’admettre qu’il l’a dite en latin, « Veni, vidi, vici ». Cette phrase raconte une histoire en reliant les verbes « Arriver », « Regarder » et « Vaincre ». Il s’agit de trois concepts bien définis, et le fait de savoir que ces trois concepts sont nécessaires pour comprendre cette courte histoire signifie que 99,999 % des pages sur l’internet ne sont pas pertinentes pour cette histoire parce qu’elles ne contiennent pas ces trois concepts.
Une approche moderne de l’implémentation du maillage interne consiste à rester concentré autour des quelques thématiques sur lesquelles repose votre autorité. Tenez-vous en aux principaux sujets qui définissent votre marque et ce qu’elle représente, et n’essayez pas de vous en écarter car vous risqueriez de vous égarer. Ensuite, vous devez trouver les pages où vous parlez de ces idées afin de pouvoir rediriger les utilisateurs vers votre page « d’autorité » correspondant à ce concept. Vous devez être cohérent dans votre prise de décision, sans vous préoccuper outre mesure de l’implémentation exhaustive de toutes les possibilités théoriques de liens imaginables. Malgré tout, vous devez créer suffisamment de liens internes pour désambiguïser les sujets, faciliter la compréhension des articles, de manière à montrer que vous faites bien autorité sur un certain nombre de concepts.
Mon guide, en trois étapes, du maillage interne parfait
1 : Déterminez vos principaux sujets d’autorité
Si vous êtes avocat, le terme « droit “ est sans doute beaucoup trop large… En revanche, si vous êtes un syndicat, ” droit du travail » peut être un choix parfait. Pour InLinks, je pense que « SEO » est trop large, même s’il est pertinent. Dans mon activité, je me concentre sur les entités en lien avec le référencement, les liens internes et le schéma SameAs, car c’est là que nous excellons (je dis cela au cas où vous ne le sauriez pas…). Ceci reflète le principe selon lequel une entreprise a une « proposition de valeur ». Si votre proposition de valeur est d’être « le meilleur agent immobilier du monde », qu’est-ce que cela signifie ? Même Wikipédia ne comprend pas le terme « meilleur ». Les thèmes que vous choisissez doivent être de véritables facteurs de valeur pour votre entreprise et (surtout) ils doivent être facilement définis, et idéalement ils sont documentés par un article Wikipédia approprié. Je reconnais toutefois que ce n’est pas toujours possible.
Astuce : si vous utilisez InLinks afin de mettre en place un projet de site web et que vous apportez les 100 premières pages, l’outil vous dira quels sont vos sujets principaux parce qu’il aura construit un graphe de connaissances (base de données) à partir des sujets abordés sur votre site
2 : Choisissez une page « cible » pour chaque sujet (ou écrivez-en une nouvelle).
Il ne sert à rien de créer des liens internes à grande échelle si les pages vers lesquelles ils pointent ne sont pas bien écrites. Faute de quoi, elles n’auront pas de bonnes chances d’être classées dans les moteurs de recherche et ne créeront pas une impression favorable vis-à-vis de votre marque dans l’esprit du lecteur. Certes, vous pouvez vous permettre quelques erreurs de jugement sur les pages d’accueil, mais le contenu principal constituant vos pages cibles doit être qualitatif, c’est essentiel. Bien entendu, InLinks peut vous aider à auditer ou même à rédiger votre contenu…
3 : Trouvez où ces sujets sont mentionnés à travers votre site et reliez ces mentions à la page cible dans le corps du texte.
C’est de loin la partie la plus difficile de l’exercice car la façon de procéder n’est pas toujours évidente. Heureusement, Inlinks automatise cette partie pour vous. Mais si vous n’utilisez pas InLinks (et même si vous le faites), il est important d’en comprendre les grands principes.
- 1- Vous recherchez des SUJETS, pas des mots-clés. En fait, vous recherchez des ENTITÉS nommées. Il existe plusieurs outils d’intelligence artificielle qui vous aideront à extraire des entités de n’importe quelle page web. Soyons grands seigneurs, et notez qu’outre InLinks, Watson d’IBM (gratuit) et Google AI (gratuit jusqu’à un certain point) sont des outils relativement fiables. Cela dit nous pensons que l’alternative la plus puissante à InLinks était TextRazor. L’utilisation d’un algorithme d’extraction d’entités nommées à cette étape est susceptible d’améliorer considérablement le nombre d’associations (liens) que vous pouvez recenser. Il réduira les risques d’erreurs car reconnaissons qu’il est difficile pour un être humain de lire une page et d’y repérer manuellement toutes les entités apparentes ou sous-jacentes. Il sera également en mesure de repérer les synonymes ou d’autres mots ayant la même « racine » et pourra (la plupart du temps) éviter de tomber dans le piège les mots qui ont une double signification. Par exemple, « Tower Bridge » est bien une tour et un pont, mais l’entité sous-jacente est le Tower Bridge à Londres et rien d’autre.
- 2- Ne créez un lien que si la référence fait sens. Mettez-vous à la place de l’utilisateur lisant le texte et voyant le lien. Celui-ci lui semblera-t-il suffisamment pertinent pour cliquer naturellement dessus s’il souhaite approfondir le sujet ? Et obtiendra-t-il l’information qu’il attendait une fois qu’il aura cliqué ? Le contexte, ici, est la clé de la décision, bien que vos choix dépendent autant de votre philosophie en matière de référencement que de l’idée que vous vous faites de la perfection.
- 3- Il n’est pas nécessaire de créer un lien si la page renvoie déjà à la page cible. En fait, deux liens constitués de textes d’ancrage différents mais pointant vers la même page créent un dilemme pour les algorithmes, car le contexte de chacun d’entre eux peut être différent. Deux liens ne sont pas mauvais tant qu’il n’y a pas d’ambiguïté entre eux.
Voici un aperçu de mon intervention au Brighton SEO à propos du maillage interne (en anglais) :
En résumé :
- – Concentrez-vous sur des liens contextuels pertinents dans le corps du texte plutôt que sur des liens de navigation ou des silos thématiques.
- – Présentez des pages cibles bien rédigées, bien illustrées et bien définies.
- – Créez des liens vers des entités (sujets) plutôt que de vous concentrer sur des mots clés spécifiques.
- – Utilisez InLinks pour couvrir plus de textes, plus rapidement
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